La langue se situe au carrefour du maxillaire (os supérieur de la mâchoire, qui participe à la formation du palais ) et de la mandibule (os inférieur de la mâchoire, seul os mobile de la face).
Depuis le stade fœtal, la langue, travaille à stimuler le maxillaire et élargit le palais grâce à sa position haute dans la bouche. Plus tard, la mastication aidera également à l’ouverture maxillaire.
De la même façon, les mouvements de succion de bébé permettent à la mandibule d’avancer progressivement.
Les arcades dentaires supérieure et inférieure se développent alors de manière harmonieuse. Les 20 dents latérales laisseront place aux 32 dents définitives.
L’occlusion ou lieu de rencontre entre les dents du haut et du bas se dessine telle une « boîte à camembert ».
La langue façonne donc notre palais et permet aux dents de trouver leur place sans se chevaucher.
La croissance maximale de la face a lieu durant les deux premières années de vie tandis qu’à 6 ans, 60% de la croissance oro-faciale est déjà acquise.
La position haute de la langue, au contact du palais, invite à refermer la bouche pour respirer par le nez, participant également au développement des fosses nasales.
Au repos, la langue se positionne donc confortablement au palais sans aucun contact avec les dents. De petites vagues situées sur la partie antérieure du palais dur (alvéoles) servent de repère à ce positionnement lingual.
En position de repos, les dents du haut ne sont pas en contact avec les dents du bas – les mâchoires sont détendus et en position eutonique.
Physiologiquement, le passage de la déglutition primaire (mouvements d’avant arrière de la langue) à la déglutition secondaire induit une absence de contact de la langue sur les dents. La déglutition « adulte » amène la langue à prendre appui sur la zone alvéolaire du palais.
Outre l’horizontalisation de notre visage (étirement et réhaussement des yeux, dessin des pommettes…), le positionnement lingual de repos et la respiration nasale sont les acteurs principaux d’une occlusion dentaire harmonieuse.
La déglutition et la production des sons t,d,n avec appui alvéolaire participent au maintien de cet équilibre.
Alors que les dents se trouvent en milieu humide au contact de la salive (bouche fermée) permettant ainsi de protéger l’émail des dents, la prévention des caries aura également lieu grâce au rôle de la langue qui balaiera les dents au cours et en fin de repas (avant le brossage dentaire).
La mastication et la respiration nasale associées à un positionnement lingual de repos au palais sans contact des dents permettent : le développement des os de la face, la croissance, la digestion, le drainage des sinus, le drainage des trompes d’eustache, l’oxygénation du cerveau et en cascade, la réduction de la production de cortisol ainsi qu’une amélioration des fonctions attentionnelles et mnésiques. Alors à vous de jouer… mastiquez, respirez par le nez tout en pensant à la position haute de votre langue.
Depuis 400 ans et l’industrialisation, on assiste à une véritable involution des mâchoires (figure 1) marquée notamment par une étroitesse progressive de la cavité buccale : nous sommes passés de 44 dents à 32 puis 28 chez certains lorsqu’il est nécessaire d’enlever les fameuses dents de sagesse…. Passés de la pomme à croquer à la compote en gourde qui ne nécessite qu’une simple pression du doigt….